Bibliothèque des projets du CNES

24 Avril 2023

SWOT

Lancé le 16 décembre 2022, le satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography), destiné à l’étude de la topographie des océans et des eaux de surface continentales, a été mis en orbite par un lanceur Falcon 9 de la société SpaceX depuis la base de l’US Space Force de Vandenberg en Californie.

Le satellite SWOT va révolutionner l'hydrologie en emportant à 891 km d'altitude un altimètre capable de surveiller les fleuves et lacs de notre planète.

Les satellites ont révolutionné l'océanographie, ils bouleverseront demain l'hydrologie. La mission franco-américaine SWOT (Surface Water and Ocean Topography) devrait en être la pierre angulaire en emportant dans l'espace un instrument de rupture technologique, un radar interférométrique large fauchée dénommé KaRIn.

Grâce à 2 antennes radars situées aux extrémités d'un mât de 10 m, KaRIn sera capable de réaliser des mesures le long d’une fauchée large de 120 km alors que les radars altimétriques actuels sont limités à une bande de quelques kms à la verticale du satellite. Cette large trace au sol permettra d'accéder au champ spatialisé des niveaux d’eau des fleuves de largeur supérieure à 100 m, ainsi que des lacs et zones d’inondation de surface supérieure à 250 m x 250 m, avec une précision décimétrique, et de quantifier les pentes avec une précision de l’ordre 1.7 cm/km (après moyennage sur une surface en eau > 1 km2).

Couplées à des modèles de géoïde de précision (Goce) et à des modèles numériques de terrain précis, les données de la mission SWOT amélioreront de manière radicale des modèles hydrodynamiques fluviaux menant, selon des méthodes à fiabiliser, à des estimations des débits. Elles permettront également de déterminer les variations temporelles de stock d’eau dans les hydrosystèmes de surface (lacs, réservoirs et zones humides) et sur les dynamiques d’écoulements. Pour ordre de grandeur, on estime à plus de 30 millions de lacs dans le monde qui ont une superficie supérieure à 1 ha.

Outre les hydrologues, SWOT bénéficie aussi aux océanographes. KaRIn permet en effet d'observer les circulations de type sub-méso et méso-échelle (de quelques centaines à quelques dizaines de km) comme les tourbillons ou les filaments, d'en caractériser le transport vertical très dynamique, d'étudier la circulation côtière, d'affiner les modèles de prévision océanographiques mais aussi climatiques actuels. Le tout avec une précision centimétrique.

Porteuse d'innovations techniques, scientifiques et applicatives déterminantes, la mission SWOT tire parti d'une coopération de plus de 20 ans entre la NASA et le CNES dans le domaine de l’altimétrie.